scatologie (fart contest)

8

Du cinéma féroce dans la lignée de celui de Roland Lethem ou Jean-Pierre Bouyxou. Annonce notamment Fernando Arrabal.

Début 1967, le film est censuré, interdit de diffusion, même privée, en France ou à l'étranger.

Cependant, Maurice Lemaître a présenté plusieurs fois son "Le film est déjà commencé ?" (1951) précédé par "Tristesse des anthropophages" (1966).

Projeté en DCP au Nova en mai 2023, il s'agit fort probablement du meilleur film de Jean-Denis Bonan.

9

Entre Buñuel et Pasolini, en plus agressif et hystérique (lyrisme fiévreux). Dans un contexte hyper-catholique, d'autant plus embarrassant qu'il est transposé de l'Espagne à la Tunisie. Difficile de ne pas me sentir concerné par une mère hypocrite et nuisible. Une autobiographie par un proche du cinéaste chilien Alejandro Jodorowsky.

Plusieurs expérimentations vidéo (incunables.)

Générique de Topor.

Découvert une copie belge d'époque en très très bon état, en février 2023, dans la salle Plateau.

gros 6

Des fulgurances, mais trop de vulgarités indigestes.

Belle photographie élégante et monumentale de Giuseppe Rotunno ("Le guépard" en 1963, "L'étranger" en 1967, "Popeye" en 1980)

8

jalon du trash

9

Œuvre mineure vulgaire à rapprocher de la "trilogie de la vie" que Pasolini réalise à la même époque : beaucoup d'humour basé sur les flatulences, apologie de la fornication, folklore baroque tapageur. Exubérances et hystérie assommante des acteurs qui semblent tous très alcoolisés.

Islamophobie digne de "L'émir préfère les blondes".

La mise en scène n'est même plus à la hauteur des grands Fellini ("La dolce vita", "8 et demi" et "Juliette des esprits".)

4

pur chef-d'œuvre.

10

« (...) partouze. Un prétendant éconduit glisse des somnifères dans le bol de sangria et les parents découvrent les jeunes gens à poil, en plein roupillon. Le papa goûte la soupe et s'endort sur les fesses d'une invitée, qui lâche des pets mémorables. L'humour bavarois est d'une finesse (...) » (David Didelot ?)

Chef-d'œuvre classique.

10

Pets au lit en odorama. Avec aussi notamment un maniaque fétichiste des pieds.

Sorte de parodie trash des mélodrames américains de Douglas Sirk. Semble avoir fortement influencé le cinéma d'Anna Biller.

Un des meilleurs films de John Waters, avec "Female Trouble" (1974).

Découvert en salle 1 du Palace en juillet 2023 en DCP semblant relativement correct et surtout parfaitement sous-titré en français. Mais sans l'odorama. "Polyester" avait été projeté au Palais des Beaux-Arts (« Bozar »), avec l'odorama, une douzaine d'années plus tôt, mais les intelligents programmateurs avaient programmé autre chose en même temps au Nova. J'avais dû faire un choix.

petit 10

Fameux pour son concours de pets.

sodomites chiites et diarrhée

7

Par le cinéaste culte (dont je n'ai jamais rien vu) Pasquale Festa Campanile.

Vu à la télévision vers 1987, en .avi sur mon MacBookPro vers début 2012 (avais alors coté 7) et en belle copie 35mm d'origine en mars 2015 dans la salle Plateau.

En pellicule il y a un charme technique indéniable (une fête foraine joliment photographiée, portrait de la France du milieu des années '80) qui se perd en numérique.

Crado et trash : beaucoup d'humour pipi-proute-caca radical. L'extrême mauvais goût est complètement assumé.

Malheureusement, cette adaptation de Reiser n'est qu'une suite de petites séquences mises en scène platement. Petit budget, d'exploitation (musique kitschissime et plans nichons/culs gratuits) qui n'atteint pas le niveau de subtilité de la b.d.. Curieusement, alors que le film débute à Paris, après un court détour au Sénégal, la plus grosse partie a pour cadre Cannes, ce qui n'a aucune utilité narrative.

Film sur la solitude et la misère sexuelle masculine, pré-houellebecquien. Surtout sur la fin (après plus d'une heure) qui s'émancipe cinématographiquement et relève de niveau, jusque-là au ras des pâquerettes.

8

33 ans après "Les quatre cents coups" et deux ans avant "La vie sexuelle des Belges", "Léolo" est un peu leur équivalent québécois.

Son univers est particulièrement poisseux, crasseux, morbide, glauque, sordide, avec de la scatologie. Et, entre autres, de la zoophilie (vous risquez d'être choqué si vous aimez les chats.)

Dans un second rôle important : Julien Guiomar.

Malheureusement, un étalonnage un peu trop sépia (une facilité, mais pas si courante à l'époque) et une abondance de musiques orientales qui n'ont rien à faire là (peut-être une influence de la pub, Jean-Claude Lauzon en ayant beaucoup réalisées.)

Pour l'anecdote, la figure du cinéma expérimental Jackie Raynal est chef maquilleuse du film, ce dont elle ne se vante pas.

Découvert une copie distribuée par Fugitive et CinéLibre, en juin 2022, dans la salle Plateau.

9

Celui-ci ne m'inspire pas outre mesure.

Pas vu.

Modeste comédie romantique, avec pet au lit et WC bouché.

7

Pas vu.

Dans l'esprit des productions Troma des années '80, dans la veine des premiers John Waters, du "The Benny Hill Show" et des Snuls.

Avec du mauvais goût, des nichons, des zizis flasques, des perruques, du sang, du pipi, du caca, du vomi, des couleurs chatoyantes et des flatulences. Feu d'artifice régressif.

C'est du brillant cinéma amateur qui dépeint l'univers des rednecks du sud-ouest des USA.

"Bubblegum" a pour particularité d'être réalisé avec du matériel VHS vintage.

Tourné par le cinéaste Jeffrey Garcia dans sa ville, San Marcos au Texas.

Découvert en avril 2024 au Nova, sans sous-titre, ce qui est problématique pour mon anglais de niveau scolaire "moyen -".

9+1=10

J'ai aussi vu quatre courts du même auteur. Le meilleur de tous m'a semblé être "Lambchop" (2016).

On pourrait imaginer que Ruben Östlund est obsédé par la géométrie ("The Square" en 2017, "Triangle of Sadness" en 2022), mais en fait, le cinéaste continue à explorer intelligemment, à travers une forme buñuelienne, les rapports sociaux entre l'argent et le sexe dans notre société décadente, la hiérarchie, ses abus de pouvoir. Et dénoncer férocement, grâce à une éblouissante mise en scène précise, l'hypocrisie qui cache ces tabous. C'est hilarant et cinglant. On cite Marco Ferreri et Ulrich Seidl ("Dog Days" en 2001), auxquels j'ajoute les Monty Python ou John Waters. Le spectateur ne s'ennuie pas et rit.

Mais rient jaune, vexés par l'impitoyable vérité qui blesse, ceux qui, dans la vraie vie, profitent de la situation en se faisant passer pour intellectuel militant de gauche, tout en défendant une idéologie de droite. Je pense à des « artistes », critiques de cinéma bien-pensants et responsables culturels ou à des féministes, nés le cul dans le beurre, qui ont surtout la chance de n'avoir jamais eu de loyer à payer, comme leur idole Chantal Akerman (Je précise que j'ai aimé ses films, me suis déplacé pour les [re]voir en pellicule, bien avant qu'elle ne devienne la référence des jeunettes hystériques, qui elles n'ont regardé que des extraits de "Jeanne" sur YouTube.)

Contrairement au courant ultra-libéral (et son avatar écolo New Age), dominant depuis plus de quarante ans, qui surresponsabilise l'individu (en répétant qu'il faut d'abord s'attaquer au problème de soi-même, ne surtout pas rendre les autres responsables), Östlund montre et prouve que c'est le contexte social qui détermine le succès, et non pas une prétendue méritocratie où chacun aurait la même chance et le meilleur serait récompensé, tandis que le médiocre serait un vilain envieux qui aurait « raté sa vie ».

"Triangle of Sadness" est une production suédoise. Seul un pays de culture protestante pouvait financer un projet aussi pertinent, corrosif et révélateur. Une telle ambition est impossible en Gerbik, no man’s land de tradition catholique dominé par les Flamoutchs, créatures absolument allergiques à l'art et à la science, comme ils le prouvent depuis des décennies à la « cinematok » (Cinémathèque royale de Belgique) qu'ils ont détournée et détruisent petit à petit, avec persévérance, notamment en employant un Boche (les Flamoutchs ont toujours fièrement collaboré avec les Boches) qui s'est approprié le lieu et pourrit son ambiance, depuis près de 25 ans.

(Pour l'anecdote, le "triangle of sadness" est l'espace situé entre les sourcils.)

Ce savoureux chef-d'œuvre a reçu la Palme d'or, totalement méritée.

Découvert en salle 4 du Palace, en août 2023.

gros 10

Entre la série télé "La quatrième dimension" et du bon Charlie Kaufman ("Being John Malkovich" en 1999, "Eternal Sunshine of the Spotless Mind" en 2004.) Un film à concept presqu'aussi bien développé que "Un jour sans fin"/"Groundhog Day" (1993).

Cette amère satire sociale, sous forme de comédie fantastique, est un film de scénario et d'acteurs, notamment Nicolas Cage (qui coproduit). Il incarne magistralement, avec son habituel air ahuri qui m'aide à m'identifier, une victime de la pure haine gratuite de meute, typique de notre époque malsaine... un sujet que je connais trop bien, étant harcelé, persécuté depuis des années par les incompétents qui ont détourné la Cinémathèque royale de Belgique.

Le problème est que "Dream Scenario" ignore comment se terminer de façon satisfaisante. La conclusion est décevante, une sorte de deus ex machina.

La mise en scène par le réalisateur norvégien de "Sick of myself" est modeste, voire pauvre. Sans prise de risque.

C'est un petit budget canadien. Québec sert de décor parisien (même si je ne suis pas un globe-trotteur, je l'ai remarqué.)

Quelques flatulences bien placées.

Vu en salle 2 du Palace en avril 2024.

9